Que sont nos fermes devenues ? Les premiers résultats du recensement agricole 2020 montrent que l’Hexagone compte de moins en moins d’exploitations agricoles, mais de plus en plus grandes.
Face au double défi de parvenir à gagner sa vie en travaillant la terre ou en pratiquant l’élevage, et de parvenir à transmettre son exploitation, le constat est clair : la France a perdu 100 000 fermes en dix ans. Une région fortement agricole comme la Bretagne, par exemple, est passée de 151 000 exploitations agricoles en 1970 à seulement 26 300 de nos jours. Malgré un léger ralentissement des disparitions, on y recense encore 8 100 fermes en moins en l’espace de dix ans.
En 2010, la France comptait 490 000 fermes sur son territoire. Dix ans plus tard, elles sont donc 100 000 de moins, et les agriculteurs 12% de moins qu’en 2010. Si la surface agricole du pays reste stable (environ 50% du territoire), en revanche, la taille des exploitations a augmenté de 25% en une décennie.
Les grandes victimes de la décennie écoulée sont les micro-exploitations agricoles : 48 000 d’entre elles, en moyenne d’une surface de 12 hectares et avec moins de 25 000 euros de production brute standard par an, sont passées de 156 000 à 108 000. Soit un effondrement de 31% en dix ans. Négocier avec les établissements bancaires pour vivre ou survivre est sans doute d’autant plus difficile quand on est à la tête d’une très petite ferme… Néanmoins, elles représentent encore trois exploitations agricoles sur dix, ne valorisant que 5% des surfaces agricoles en France métropolitaine pour 10% du temps de travail total. Travailler plus pour gagner moins ?
À noter que le nombre de petites et moyennes exploitations est également en recul de 21% sur dix ans. Les dernières données du ministère de l’Agriculture permettent enfin de relever que la France a également perdu un domaine viticole sur six en dix ans. Avec la disparition de 11 000 domaines par rapport à 2010, le nombre de vignerons et viticulteurs est quant à lui en baisse de 16% en dix ans. Là aussi, la concentration se poursuit. Et dans dix ans, combien restera-t-il d’agriculteurs et de viticulteurs dans l’Hexagone ?
Judikael Hirel
Source : Le Point
Cet article est publié à partir de La Sélection du Jour.